Très bel article, merci !
Rechercher des solutions à un problème qui sous-tend de la complexité est une première épreuve.
Une fois plongé dans les profondeurs du chaos, il y a un moment où l'on se demande si l'on arrivera à retranscrire à nos interlocuteurs notre expérience de ce chaos. C'est un second problème.
Transcender la complexité revient davantage à réussir à exposer le chaos qu'à proposer la solution qui permet de l'apprivoiser, de mon point de vue. Lorsque je trouve des solutions "simplifiantes" à des problèmes complexes, mes clients semblent satisfaits. Mais ils n'ont pas participé à tout le parcours homérique (mental le plus souvent) qui permet d'aboutir au résultat. Cela fragilise la solution, parce que tous les nœuds ne sont pas explicitement exposés. Je fais référence à tous les travaux de l'ombre entrepris par exemple dans l'architecture de l'information des écosystèmes digitaux.
On peut baliser le parcours des réflexions avec des miettes de pain comme le petit poucet, pour montrer les directions, mais de là à retracer le chemin…
Votre introduction nuance bien l'état de fait : monde compliqué, besoin de simplicité, peur du complexe.
Dans le "monde de l'entreprise", la complexité est quasi systématiquement balayée d'un revers de main… L'esquisser, c'est passer pour un esprit confus. On en revient alors à devoir utiliser des "modes simplificateurs de connaissance", qui "mutilent plus qu'ils n'expriment les réalités ou les phénomènes dont ils rendent compte" (Edgar Morin, Introduction à la pensée complexe).
L'utilisation omnipotente des schémas PowerPoint en est une bonne illustration…
Comment exposer et partager la complexité ? Voilà une question bien complexe :)
Pour le moment je suis dans le chaos…
Encore merci pour votre article